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Dnsep, 2019. Mac, Marseille

La lumière nous révèle les contours de notre environnement et nous accompagne dans la perception que nous avons des objets qui nous entoure. J'ai souhaité  travailler à partir d'un objet en grès que j'ai modelé, pour exprimer la portée spirituelle, méditative et poétique de la lumière. Cet objet n'a d'autre fonction que celle de révéler la lumière environnante.

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Mon projet de diplôme s’articule autour d’un souhait de matérialiser ce qui est invisible, particulièrement les pensées et les émotions qui nous traversent.

J'ai travaillé la lumière en confrontation avec un autre matériau pour évoquer cette invisibilité du ressentie intérieur.

Mes sculptures en grès sont bosselées, irrégulières mais lisses en surfaces, dotées de cavités et de replis. 

Teintées dans la masse ou recouvertes d’une peinture alimentée en pigments colorés phosphorescents, ces innocentes petites statuettes aux allures enfantines, s’illuminent à la nuit tombée.

 La statuette stocke la lumière journalière pour devenir un objet lumineux dans l’obscurité. De la même manière que les souvenirs sont des instants figés dans nos esprits, l’énergie lumineuse vient se fixer au travers de ces objets pour résister à l’obscurité.

 

Ainsi on peut noter une différence de l’aspect du médium entre un environnement lumineux et obscur. Ce qui vient mettre en image la perméabilité de notre organisme neurophysiologique vis à vis de l’environnement qui l’entoure. 

Cette métamorphose spontanée de l’objet si innocent en plein jour, dont l’aspect changeant est entièrement dû à la lumière environnante, renvoie alors davantage à une inquiétante présence fantomatique.

 

Tout ce travail de recherche est issue d’une volonté de représenter l’insaisissable tel que la multitude des émotions qui nous traversent et qui définissent ce que nous sommes.

Au cours d’une de ces nuits, la lampe qui, au fil des semaines, avait fini par se faire oublier, brusquement se ranime. Elle s’allume; une vive lumière fend l’obscurité et se projette tout alentour. Quelques instants durant, les formes retrouvent une découpe nette, l’espace regagne son extension et ses limites. L’atelier est ressuscité d’un coup dans tout son détail : murs et fenêtres, palettes, tréteaux, caissons, tuyaux, tout est là comme en plein jour, mais aplati, semblable à l’image que fixerait une photographie au flash.

Puis la lampe s’éteint aussi soudainement qu’elle s’était allumée. La scène entière replonge dans la nuit sans profils. Mais quelque chose, dans l’intervalle, s’est modifié. L’opacité suffocante et muette, sans plan ni surface, sans profondeur ni distance, où s’abolissaient les objets, fait place à une composition de lignes, de seuils et de pans d’ombre. Dans la pénombre, certains éléments de la scène semblent continuer à luire comme des lucioles. Leurs formes flottent devant nos yeux à la manière d’un effet de persistance rétinienne, saisies dans la froide lueur d’un clair de lune filtrant à travers les fenêtres.

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Elie During, au sujet de la Lampada annuale de Boetti

Lumière tactile

Contour et forme

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